[Entretien réalisé par sam]
sam-lesite.fr inaugure avec vous un nouveau type d'exercice d'écoute musicale : l'interview écrite, et sans extraits sonores. Avec Peau on se vouvoie parce que l'on ne se connaît pas, parce que Peau, c'est peut être une formation musicale et non une artiste solo.
Peau, votre album, "Première mue", est sorti il y a quelques mois. Le triangle des bermudas (Libé, Les Inrocks, Télérama) a certainement fait quelques belles lignes sur ce disque, sans parler des feuilles de chou du milieu (Francofans, Longueurs d'Ondes). On va essayer de se pencher réellement sur votre cas musical. Vous disposerez d'un joker.
Le bac à sable (des gens dans des cases)
sam : Le bac à disque qui conviendrait à "Première mue" serait, pour moi, chanson folk et rock et électronique. Est-ce que vous vous reconnaissez dans cette dénomination ?
Peau : Oui, "Première mue" rentrerait dedans... Mais ça ne dit pas grand chose au bout du compte, ce bac est large!
Lire
sam : Je vais citer des influences que j'ai entendu dans votre disque, à vous de les critiquer, une à une :
Suzanne Vega ("My name is Luka ..." dans les années 8O), à cause du timbre de votre voix naturel, clair, dans la proximité, parfois enfantin, et fait de respirations assez marquées ?
Peau : J'aime bien ce que dégage sa voix. Sincérité, simplicité, intimité... Je ne connais pas bien son répertoire, à part le titre "Tom's Diner", que j'ai écouté en boucle à une période... et que je connaissais par coeur à l'époque. Je réalise que ce morceau est peut-être une influence majeure! Sa forme a capella le rend très ouvert pour l'imaginaire. Sur Luka (que j'écoute pendant que j'écris), les arrangements un peu conventionnels me plaisent moins, cela rend le morceau moins singulier à mon goût. Sa manière de chanter me fait penser à Anna Ternheim que j'ai écouté ces dernières années.
sam : Rage Against The Machine, en référence à quelques riff de guitares saturées et batteries très rock ?
Peau : ça n'est pas vraiment prémédité. Je sais que Dan, qui a enregistré l'album et qui joue sur scène avec moi, a été "fan" de ce groupe, ça doit venir de là...
sam : Led Zeppelin, je ne sais plus pourquoi, et vous ?
Peau : heu... je ne sais pas non plus.
sam : Red Hot Chili Peppers (première période) pour quelques syncopes de guitare ?
Peau : ... faudra que j'en discute avec mes compères guitaristes :)
sam : Bjork, à cause de la photo de la pochette, et parce que Peau, c'est parfois une fille qui chante sur des sonorités électroniques en provenance de pays froid ?
Peau : Ah voilà une influence de fille! ;)
J'ai beaucoup écouté Björk depuis "Medulla". A l'époque, je faisais partie d'un groupe vocal et cet album m'a fasciné. J'aime qu'elle s'émancipe de ce qu'on attend d'elle pour partir sur des territoires plus expérimentaux, c'est une démarche qui me plaît.
Je suis allée voir "Drawing restraint", le film de Matthiew Barney, dont elle a créé la bande originale (et dans lequel elle "joue"). C'était une expérience assez extrême mais qui m'a vraiment plu. J'aime cette association d'expérimentation et d'efficacité musicale.
J'aime aussi beaucoup la dimension visuelle de son univers artistique, les déclinaisons qu'elle fait d'elle même dans toutes sortes de costumes, de mise en scène. Et les clips de Michel Gondry...
sam : Emilie Simon, parce que dès qu'une chanteuse met une boite à rythme actuelle, on l'associe, sans raison à "Emilie Simon et sa recherche sonore" ?
Peau : C'est la comparaison récurrente que font les gens qui parlent de Peau... ça doit être vrai...
J'ai bien aimé son premier album mais j'ai un peu décroché par la suite. Je comprends la comparaison, notamment au niveau de la voix, mais je ne me sens pas vraiment proche de son univers. J'admire son exigence et sa polyvalence: être capable de prendre en main la composition, les arrangements et la production de ses disques, c'est très fort et c'est ce qui la rend vraiment singulière.
sam : A vous de jouer, pouvez-vous citer vos sources, les artistes qui vous animent, ceux que vous écoutez en boucle ?
Peau : Björk, Fever Ray, PJ Harvey, Portishead, Radiohead, Bashung, Gainsbourg, Ruby Throat, Cocorosie, Antony and the Johnsons, Piers Faccini, DOPPLeR, Serge Teyssot-Gay, Dominique A, Virago, Battles, Anna Ternheim, Bat for lashes, Queen of the stone age, Bonnie Prince Billy, Eddie Vedder, Lou Reed, The Do, Alela Diane, The Dead Weather, Beck/Charlotte Gainsbourg, Soap&Skin, David Lynch, Matthiew Barney, Jan Svankmajer, Michel Gondry, Chris Cunningham...
Ecrire
sam : Appeler son album "Première mue", c'est : Montrer un territoire vierge, en s'imaginant, avec prétention, être le premier homme, ou la première femme, à explorer ce lieu inhabité en y ayant planté son drapeau avant les autres ?
Peau : Le titre "Première mue" est venu comme la suite logique de "Peau". Le mot "Peau" est proche de thèmes qui sont importants dans mes choix artistiques : l'identité, l'organique, l'intimité, les sens, l'ambivalence... Depuis que j'ai choisi ce nom, il résonne sans arrêt avec ce que je fais et prend beaucoup de sens.
La mue est une période de métamorphose. Chez certains animaux, la peau se renouvelle en formant une carapace, une sorte de "moule-témoin", comme une sculpture fragile de son identité. Il faut définir des contours, leur donner de la densité puis s'extraire avec précaution pour obtenir une forme autonome. Un premier album solo, c'est un peu le même phénomène, non?
sam : Déjà préparer et envisager le second, la suite ?
Peau : Je ne sais pas s'il y aura d'autres "mues" mais j'espère bien qu'il y aura d'autres albums...
sam : Effacer un passé lourd à porter : quel est votre parcours artistique avant cet album ? Comment avez-vous pu en arriver là ?
Peau : "Comment avez-vous pu en arriver là ?" ... On dirait que j'ai fait un truc grave! [NDLR : c'était une référence à Benoît Poelvoorde dans Les portes de la gloire]
J'ai un parcours artistique assez éclectique. Petite, j'ai commencé par le spectacle vivant, la danse, le théâtre... A l'université, j'ai suivi des études de cinéma, avec un intérêt particulier pour le cinéma d'animation. En parallèle, avec quatre autre personnes, nous avons monté le groupe vocal "Crise Carmen". J'ai commencé à écrire et à composer avec elles.
sam : Sur le titre Litanie, dont le texte est de Jacques Rebotier, vous chantez-parlez (sprechgesang pour les initiés) : "Non, non, vous ne pouvez pas dire cela Rosalie.". En dehors de la rare beauté de cette phrase, qui est Rosalie ?
Peau : Je suis entrée en contact avec Jacques Rebotier pour lui demander l'autorisation de mettre en musique ce texte mais je ne suis pas allée jusqu'à lui poser cette question. Je pense que Rosalie est celle qui dit "je"... On peut donc dire que je suis Rosalie, le temps du morceau...
sam : J'ai été, malheureusement, très déçu par une des paroles un peu avant : "C'était chez des organes". "C'était chez des amis" (dit auparavant) suffisait, à moins que vous ne justifiez la formule de son auteur ici-même (et vous n'avez pas droit au joker à cette question) ?
Peau : Le coeur a ses raisons que la raison ignore.
sam : J'ai l'impression, plus générale, que les textes abordent, à demi-mots, la sexualité, l'homosexualité (plutôt féminine), sinon, la bisexualité. Sensualité des voix, des respirations, androgynie avant cette mue, est-ce moi qui fais fausse route, ou vous qui avez voulu jouer sur cette ambivalence sexuelle ? Pourquoi ce Kyle, monsieur muscle, village people, lustré, flic se fait aboder par cette jolie fille ?
Peau : Non, ce n'est pas une volonté, à part sur le morceau "sensuelle" évidemment. Par contre, l'idée d'intimité, de proximité, de "mise à nue" est présente un peu tout le temps... mais pas vraiment la sexualité. Cela dit, ça ne me dérange pas qu'on puisse partir dans cet imaginaire là, qui est lié avec les thèmes dont je parle juste avant. Mais alors pas du tout le côté village people! Kyle, alias Dale Cooper (Twin Peaks), est au contraire un gentleman très mystérieux et distingué, un agent du FBI rigoureux et mystique... pas un flic lustré ;)
sam : Pourquoi tant brouiller les cartes, les règles et les pistes ? Pourquoi la sensualité, la sexualité se juxtapose à la guerre, voire la violence (Enola Gay) ?
Peau : La création d'un morceau est une chose très empirique pour moi. Je prend un chemin initial, sans savoir où il ira, à partir d'un beat, d'une tourne de guitare... Je me laisse guider par le hasard des expérimentations, je plonge dans un imaginaire musical que j'essaye de préciser peu à peu. Pareil pour le texte. Pour Enola Gay, je ne pensais pas parler d'Hiroshima à priori... C'est en improvisant une mélodie à la voix que les mots "little boy" sont apparus régulièrement dans mon "yaourt à tendance anglophone". En creusant l'idée, j'ai découvert que c'était le nom donné à la bombe qui a détruit cette ville. Appeler l'arme de destruction massive la plus énorme de l'histoire humaine "petit garçon", c'est tellement décalé que j'ai eu envie de creuser cette idée. Je ne vais pas rentrer dans les détails de la naissance de chaque texte, mais voilà, en résumé, je me laisse une grande liberté dans le choix des thèmes abordés donc ça peut prendre des directions très variées.
Produire I (les mains dans la machine)
sam : Concernant la production musicale, qu'avez-vous utilisé comme logiciels ?
Peau : Chez moi j'utilise Live. En studio nous avons essentiellement travaillé sur Cubase.
sam : Avez-vous fait des sessions d'enregistrement avec de vrais musiciens, et sur quels titres ?
Peau : J'ai choisi de travailler avec Dan (Bartoletti) et Olivier (Depardon) parce qu'ils sont musiciens et compositeurs avant d'être ingénieurs du son. Dan a beaucoup travaillé en amont avec moi sur les préprods de l'album et il leur a donné une certaine "patte" électro-rock. Olivier a un jeu de guitare et un univers artistique personnel que j'apprécie beaucoup. J'avais envie de ce type d'ambiance autour de mes compositions, de cette "valeur ajoutée" qu'apporterait leur créativité et leur savoir-faire à l'album. Nous avons demandé à Lionel Guers (batterie) et Steve Laurens (basse) de jouer sur quelques titres et eux aussi ont permis aux morceaux de prendre une nouvelle dimension.
sam : Quels plug'in (crackés ou pas) ? Mac ou PC ? (non, Rosalie, ne répondez-pas)
Peau :
sam : Quelle a été la durée de ce travail d'enregistrement, et est-il découplé de l'écriture des textes, de la composition des titres ? En avez-vous abandonné beaucoup ?
Peau : On a passé 20 jours en studio, mixage compris. Quasiment tous les titres avaient été "pré-produis" en amont (dans le même studio (KNT)). Entre le début de la création et la fin de l'enregistrement, un an et demi est passé.
sam : Comment se passe la recherche des sonorités : c'est de l'ordre de la bidouille, des coups de chance à répétition, l'expérience des machines ?
Peau : Bidouille et coups de chance! ça pourrait être mon slogan :) Par contre quand Dan ou Olive prennent les choses en main, là, c'est l'expérience qui parle.
sam : Ce qui m'a plu dans cet album, c'est qu'il est ancré dans son époque. Il est un amas de références passées et digérées, et d'ajouts électroniques actuels (pour ne pas dire contemporains). Il y a une fascination pour les mots et sons industriels, propre aux futuristes en leur temps, notamment sur le premier titre, qui souvent veut donner le ton à un album. Est-ce qu'elles vous fascinent vraiment, ces machines et ces tours de contrôle déshumanisées, ou est-ce la facilité et la mode actuelle qui vous amène à donner aux sons la couleur du bruit du métal sur du béton ?
Peau : Je ne me cache pas qu'il doit bien y avoir une histoire "d'air du temps" et que je suis influencée par les disques que j'écoute en ce moment ("Third" de Portishead, "Kid A" de Radiohead, Pj Harvey, Fever Ray, pour en citer quelques uns...). Je sais aussi que je suis depuis longtemps attirée par les productions artistiques étranges, dérangeantes, ambivalentes. Les films de Jan Svankmajer, de David Lynch, les clips de Chris Cunnigham, les oeuvres de Matthiew Barney... Mais j'aime aussi la fantaisie et la légèreté d'un Michel Gondry, d'un Jacques Rebotier, la douceur de certains chanteurs "folk" (Alela Diane, Piers Faccini, Eddie Vedder, Nick Drake, Bertrand Belin...). Disons que je suis animée d'influences contrastées!
Dan et Olivier sont issus d'un univers électro/rock/noise et j'ai tout de suite aimé la rupture que cela apportait avec ma manière de chanter, avec la fragilité de ce que je produisais en solo. Je ne cherche pas à être à tout prix dans ce registre destroy mais j'aime qu'il apparaisse de temps en temps, qu'il apporte du contraste, qu'il surprenne et déstabilise les équilibres. Le "contraste"... un autre de mes maîtres-mots!
sam : Afin de ne pas perdre nos lecteurs, donnez-nous un secret de fabrication inavouable, un moment où vous chantez faux sur ce disque, un moment où vous avez enregistré dans un état d'ébriété trop avancé, une anecdote quelconque qui fera rire les lecteurs ...
Peau : Désolée, ce disque a été produit dans des conditions psychologiques irréprochables... Calme, sérieux, sens de l'humour et cuisine maison. :)
Produire II (le disque dans la machine)
sam : J'imagine que vous avez la panoplie du parfait artiste en développement : MySpace et des amis, Facebook et des fans, Deezer et sa homepage et ses playlist, un EPK (Eletronic Press Kit pour les non-initiés) sur Youtube et Dailymotion ... mais avez-vous des exigences particulières, en terme de diffusion de votre musique ? Qu'est-ce que vous inspire cette époque numérique sur la diffusion de votre art ? (Y avez-vous songé Rosalie ?)
Peau : J'ai la panoplie en effet... Ce qui est important à mes yeux c'est de garder un contrôle artistique sur tout ça. J'ai créé l'univers graphique autour de "Première mue" (clip, pochette album, affiche, sites et autres habillages...), et cette casquette m'a permis d'inventer et de maîtriser l'imaginaire visuel qui entoure la musique.
Le numérique est une dimension fondamentale dans mon parcours artistique. Quand on aime explorer différentes manières de faire naître des "objets", l'ordinateur est un précieux allié. A moindre frais, on peut être à la fois compositeur, producteur, réalisateur, monteur, graphiste, animateur, webmaster... et tout ça même en autodidacte! c'est une chance inouïe. La diffusion via Internet est une suite logique, qui a ses inconvénients, notamment la problématique des droits liés à la création, mais aussi d'incroyables avantages. Je me suis construite en tant qu'artiste dans ce monde numérique, je n'ai donc aucun problème avec ça. Le reste est une affaire de bon sens.
sam : Combien coûte un album comme celui-là, aujourd'hui (enregistrement, mixage et promotion) ?
Peau : Chaque production discographique a une économie particulière. Surtout quand le projet est tout neuf comme c'est le cas pour Peau. Il y eu une grande part d'auto-production, puis des partenaires ont pris le relais sur certains frais (éditeur, label, tourneur, distributeur). Je sais ce qu'a coûté la part auto-produite (environ 20 000 euros (qui correspondent surtout aux salaires)) mais pour le reste, je n'ai pas le nez dans les comptes! Et puis nous attendons encore quelques subventions...
sam : Face à cette vieille industrie du disque en crise, quel est votre regard sur les sites communautaires de productions musicales ou n'importe qui enfile son costume de DA (Directeur Artistique) et mise 1O euros sur un artiste en mal de public, de visibilité, de reconnaissance, d'argent, de tout (la question est biaisé) ?
Peau : C'est un peu anecdotique, je ne crois pas que ça puisse se généraliser... Pour moi c'est une sorte de buzz: tout le monde en parle et puis, comme ça n'est pas si important que ça, ça ne se développe pas vraiment. Le principe est amusant mais c'est un peu comme le casino : on se rend vite compte que c'est le casino qui est gagnant et que les petites gens se font encore avoir... Il faut juste en avoir conscience et ne pas croire qu'il s'agit là d'une appropriation des moyens de production par les citoyens.
Diffusion (dissémination auprès des publics)
sam : Parlons de votre public. Quelle est, selon vous, la destination de votre musique : tout public, grand public, initiés, trentenaires, ménagères, punks à chien, metrosexuels, travelers ?
Peau : Je fais de la musique parce que j'aime créer. En tant que spectatrice (en concert mais aussi dans un musée, au cinéma, au théâtre, dans la rue, peu importe l'endroit en fait), la création artistique au sens large me fascine, me touche, m'émeut, me stimule, m'enthousiasme, me dérange, me nourrit en tant qu'être humain, bref me fait me sentir vivante. J'essaye de participer à cette belle agitation... d'y mettre une touche personnelle. Qui aime me suive ;)
sam : Quelle est la formule que vous avez choisi pour les concerts ? N'est-ce pas trop compliqué de faire un spectacle vivant avec grande quantité de sons électroniques figés ?
Peau : Pour l'instant, en duo avec Dan. C'est une formule qui correspond bien ma manière de "bricoler". On fabrique sur mesure une petite usine électro pour deux, qu'on modifie régulièrement pour jouer un maximum de choses en live, quitte à changer le style de certains morceaux. C'était assez figé au début mais ça tend à devenir plus vivant au fil du temps. Le duo préserve l'ambiance intimiste de l'album, l'électro des machines et l'électrique des guitares amènent des moments très noise/rock... bref du contraste!
On va monter une formule en quatuor cet été pour voir ce que ça peut donner, en s'appuyant sur la base électro existante. Mais le duo reste pour l'instant la formule "officielle".
sam : Chez sam-lesite.fr, on prêche pour notre paroisse, on 'évangélise' pour utiliser un terme à la mode : avez-vous déjà entendu parler de la musique sous licence de libre diffusion ? (Utilisez un joker Rosalie, si vous ne savez pas répondre ou que le sujet vous échappe un peu).
Peau : J'imagine ce dont il doit s'agir mais d'accord... joker :)
Conclure
On pourrait mettre 3f Télérama, 2 disques Libé, 7/10 feu Chorus, 3 cœurs Elle, pour cette "Première mue", et attendre que "Peau nous dévoile sa Seconde nature", rien que pour l'accroche. On va surtout la remercier pour ces réponses à nos questions et lui souhaiter une bonne continuation.
[Entretien réalisé par sam]
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