[Interview réalisée par Gérard Clech,
photo de Thierry Martin]
FLÔ (Florence AT, florenceat.fr). Profession : photographe. Signe particulier : n’aime rien tant que transmettre aux autres sa passion.
Elle a le Sud-Ouest où elle née dans le cœur. Revenue il y a quelques années dans sa région, après plusieurs années qui l’on vue principalement travailler dans la photo de sport aux côtés d’un des maîtres en la matière (Gérard Vandystadt, aujourd’hui à la tête de l’agence de presse Regards du Sport), cette grande photographe (par la taille et par le talent) s’est depuis le début du XXIe siècle installée en indépendante à Toulouse. De la presse à l'illustration, de l'architecture à l'évènementiel, en passant – bien entendu – par la photo sportive, Flô – comme on l’appelle – n’a pas de limites réelles à son art et sa passion. Au long des années, elle a même trouvé le temps, en parallèle, de mener des projets qu’on dira plus « personnels ». Des projets ambitieux sur la lumière ou sur le devoir de mémoire, avec expositions et publications à la clé.
Cette jeune femme attachante et souriante est aussi une grande vulgarisatrice devant l’Eternel. Non seulement elle a enseigné la photo pendant plus de 10 ans à des étudiants de CAP et BAC PRO photographie, mais elle anime aussi ses propres cours, qu’ils soient dédiés aux particuliers, aux entreprises, voire aux enfants de 6 à 12 ans à qui elle prodigue ses conseils et les bases de cet art si particulier. Les gamins adorent… et l’adorent !
Rencontrée il y a quelques mois dans un café bruyant (mais plus enfumé) de la capitale, nous avons voulu en savoir plus sur elle, en lui posant une petite poignée de questions. Voici ses réponses.
Qui es-tu Flô ?
Je suis une enfant des années 70, née dans l’Aveyron, dans un petit village baptisé Crespin. Je suis la petite dernière de quatre enfants (Ndr : « petite » n’est pas vraiment l’épithète qui saute à l’esprit en découvrant Florence, elle mesure tout de même 1 m 80 !). L’image a eu très vite une grande importance pour moi. J’ai du reste une anecdote amusante à ce sujet. Quand j’ai eu cinq ans, la télévision est arrivée chez nous. On m’a demandé quelques temps après ce je voudrais être plus tard, « quand je serai grande », et j’ai répondu « Je veux être dans la télé ». Si aujourd’hui, je n’y suis pas tout à fait (pour ne pas dire pas du tout), je suis dans l’image, à 100 %. Je suis de cœur et de profession une photographe.
La photo, ça démarre quand pour toi ?
Ça démarre à 15 ans, au lycée – un établissement très strict où j’étais pensionnaire. Parmi les seules activités proposées me permettant de m’évader, je n’ai guère hésité à choisir la photo qui est devenue aussitôt une réelle passion ! Cela dit, au début, ça restait à l’état inconscient.
Et côté équipement, tu te débrouillais comment ?
Mon premier appareil était un vieux Minolta emprunté au club photo. Mais, peu de temps après, ma mère m’a offert un Canon EOS 3000 auquel je suis restée fidèle très longtemps. Je peux même dire que c’est de cette époque que vient ma fidélité aux Reflex EOS de Canon – à une exception près, quand j’ai travaillé en photo sportive pour l’agence photo de Gérard Vandystadt, où là j’utilisais du matériel Nikon.
Et tu estimes que la photo est devenue vraiment sérieuse dans ta vie à quelle époque ? Quand as-tu su que ce serait ton métier ?
Assez vite, mais je peux dire que la photo est devenue vraiment sérieuse dans ma vie quand j’ai été en mesure de me payer une école de photo à Paris. Ce qui m’a permis de suivre de nombreux stages, dont un chez Vandystadt qui a souhaité me garder dans son équipe. Une belle preuve de confiance…
L’agence de Vandystadt étant multisports, dans quels sports ou épreuves t'es-tu spécialisée ?
Au début, j’ai surtout beaucoup travaillé aux archives. Ensuite, je me suis concentrée sur le passage au numérique. C’est seulement après que je suis allée sur le terrain : rugby, escrime, natation, tir à l’arc, tennis, athlétisme, etc. J’ai aussi travaillé en studio et ai rencontré des personnages fabuleux, hauts en couleur…
Pourquoi avoir quitté Vandystadt alors que tu commençais à te faire un nom dans le domaine, les femmes photographes de sport étant à l’époque très peu nombreuses ?
Le mal du pays m’a prise au bout de quelques années. Je suis donc redescendue dans le Sud-Ouest, mais en m’installant dans une grande ville : Toulouse. C’est là que je suis devenue photographe indépendante tout en étant prof de photo dans un lycée professionnel à quelques kilomètres.
Ça remonte à combien de temps tout cela ? Et y’a-t-il une photo dont tu es particulièrement fière ?
Le mal du pays m’a prise au bout de quelques années. Je suis donc redescendue dans le Sud-Ouest, mais en m’installant dans une grande ville : Toulouse. C’est là que je suis devenue photographe indépendante tout en étant prof de photo dans un lycée professionnel à quelques kilomètres.
Ça remonte à combien de temps tout cela ? Et y’a-t-il une photo dont tu es particulièrement fière ?
Cela fait dix ans que j’ai entamé ma carrière en indépendante. Et, depuis, j’ai dû prendre des centaines de milliers de clichés. Une photo dont je me sentirais la plus fière ? Je ne sais pas trop… disons que c’est un sentiment qui me traverse rarement, ou alors de façon fugitive.
Alors, quels sont tes thèmes favoris ? Le type de photos dont tu es friande ?
J’ai toujours aimé et j’aime beaucoup le photoreportage, mais aussi les photos décalées (en ce moment, par exemple, j’ai toute une série de polas dans ce registre), les photos à effets de nuit, les poses longues, etc. Je reste assez constante dans mes goûts et mes thématiques. Je suis capable de les entretenir des années durant, même si je les abandonne provisoirement.
Et donner des cours de photo, c’est une opportunité pour toi ou c’était un vrai désir de transmettre tes connaissances ?
Cela répond à un besoin, et c’est aussi une envie. Les gens achètent de plus en plus de boitiers reflex et désirent, ce qui est légitime, aller au-delà des automatismes pour réaliser des travaux originaux, voire semi-pros. Les gens passionnés par la photographie sont innombrables. Beaucoup ont sauté le pas avec l’arrivée du numérique et la baisse des prix constatée depuis des années.
Que te demande-t-on en général dans ces cours ?
Déjà comment fonctionne leur APN, dans le détail. Ensuite, je leur apprends comment composer, cadrer une photo. Viennent ensuite la retouche et la colorimétrie, pour ceux qui s’intéressent à ce domaine.
Suivre des cours, ça te paraît indispensable ?
Cela permet, sans jeu de mots, de prendre d’emblée de bons réflexes. C’est un peu – toutes proportions gardées – comme quand on se rend dans une auto-école pour apprendre à conduire. L’obtention du permis ne fait pas de toi un conducteur modèle ou émérite, mais te met sur le bon chemin.
Tu formes aussi sur logiciels ?
Oui, dans les cours photo que j’ai ouverts à Toulouse, qui sont soit individuels soit collectifs, la retouche par logiciel est l’une des grandes demandes que l’on me fait.
Tu arrives à en vivre de ces cours et maintiens-tu intégralement par ailleurs ton métier de journaliste indépendante ?
Nous n’en sommes qu’au début, mais oui. La demande est forte et nous nous structurons depuis quelques mois, notamment via un site Web (www.coursdephoto.net) qui se veut à la fois didactique et fédérateur. En parallèle en effet je conserve une activité de photographe polymorphe, travaillant aussi bien pour les industriels, que pour l’évènementiel, l’architecture, les magazines, le sport, etc.
Pour en revenir à l’aspect fédérateur, mon but est de réunir autour de moi d’autres professionnels travaillant dans le même sens que moi. Le but étant que l’échange de compétences, de temps, de moyens mis en œuvre fasse en sorte que ce soit profitable pour tous. Nous sommes du reste partie prenante d’un grand salon photo organisé du 1er mai au 30 mai 2010 (www.map-photo.fr).
En quoi consiste ce partenariat ?
Un partenariat s’est donc créé avec les organisateurs du MAP, festival photo-amateur de Toulouse et sa région) qui va drainer une population importante, bien au-delà de cette seule région. Nous y aurons l’exclusivité de tous les workshops réalisés tout au long du mois de mai 2010. La première édition, l’an passé, du MAP avait attiré pas moins de 38 000 visiteurs !
Au-delà de ce salon qui va donc t'occuper énormément au cours des prochaines semaines, quelles sont tes perspectives personnelles ?
Continuer à développer les cours photo, développer aussi l’activité artistique de notre groupement avec notamment des tirages d’expositions, pourquoi pas travailler avec une galerie et développer ailleurs en France le concept de Coursphoto…
Et sur le Web ?
C’est le vecteur crucial de mon activité. De nombreux projets vont naître et se développer sur la toile. Je crois, et je ne suis pas la seule à le penser, qu’un photographe doit aujourd’hui avoir une présence forte sur le Net. Inconcevable de faire l’impasse sur cet accélérateur de notoriété, d’efficacité, de partage et de curiosité.
Pour finir sur une note pratique, que conseilles-tu en termes de matériel à quelqu’un qui souhaite se mettre à la photo numérique ?
Tout dépend de la finalité, du niveau d’implication et des souhaits du futur photographe. Disons que s’il souhaite se cantonner à de la photo souvenirs ou familiale, un modèle compact suffit dans l’immense majorité des cas. S’il est maintenant un plus exigeant, le reflex s’impose. C’est à l’évidence un autre budget, un encombrement bien différent, mais tous ceux qui s’y sont mis te le diront le jeu en vaut vraiment la chandelle ! Personnellement, je déconseille l’usage des modèles de type bridge qui ont tous les inconvénients des compacts et ceux des reflex cumulés ! Ce, sans présenter leurs avantages ou alors à la marge… Bref, un reflex c’est ce qui se fait de mieux pour l’amateur éclairé, le semi-pro et le pro. Le compact pour les enfants et la famille…
Flô, je te remercie
C’est moi…
[Interview réalisée par Gérard Clech]
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